Les charts Qobuz du lundi 01 septembre 2014

TÉLÉCHARGEMENTS

1 - Bed Of Stone (Asa)

Avec ce troisième album, rarement la voix d’Asa n’avait été aussi précise, juste et limpide émotionnellement. Toute la grâce mélodique et tout l’envol tendre qu’on lui connaît depuis toujours, mais avec une précision plus troublante encore. Les chansons de ce Bed Of Stone parlent de bien plus que des sentiments de Bukola Elemide, dite Asa. Mélancolie, rêverie, méditation, et réflexion trouvent avec ce disque l'écrin parfait.

 2 - Kind Of Blue (Miles Davis)

Difficile de dire quel est le plus grand disque de ce trompettiste défricheur ? Créateur inspiré, Miles Davis a toujours su s'entourer, grâce à un instinct infaillible, des musiciens qui allaient faire le jazz des années à venir. Nommer les sidemen du trompettiste reviendrait à écrire l'histoire du jazz moderne. Rien que dans ce Kind Of Blue : John Coltrane, Cannonball Adderley, Bill Evans, Wynton Kelly, Jimmy Cobb, Paul Chambers. Ce disque, enregistré en 1959, est assurément un chef d’œuvre, l'un des plus déterminants pour les années qui lui succédèrent, toutes musiques confondues. Miles y approfondit une voie qu'il avait commencé à emprunter avecMilestone et pratiqué dans Porgy & Bess avec l'arrangeur Gil Evans, l'expérimentation de la musique modale. Pour l'anecdote, Miles n'avait quasiment pas demandé de répétition pour l'enregistrement de cet album, les musiciens n'avait que très peu d'informations sur ce qui allait être gravé en entrant en studio ce jour-là ! Kind Of Blue deviendra l'un des albums les plus célèbres de l'histoire du jazz et l'un des plus vendus. Un chef d’œuvre incontournable, tout en clair obscur, tout en profondeur. Éternel !

3 - Random Access Memories - Studio Masters (Daft Punk)

Virage à 180° pour Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ! Avec leur quatrième album, les Daft semblent boucler l'ère de la musique électronique faite sur un simple laptop dans une chambre de 10m² pour revenir à la bonne vieille méthode à l'ancienne. Célébration du beau son et hymne grandiose au mythe du studio d'enregistrement perçu comme une Mecque de la musique, ce Random Access Memories semble avoir été conçu à la fin des années 70, avec les moyens et l'hédonisme de cette époque où régnaient notamment le disco et le rock californien. Les influences on ne peut plus éclectiques s'entrecroisent comme par magie sur ce nouveau Daft : Chic, Steely Dan, Alan Parsons Project, Todd Rundgren, Pink Floyd, etc. Pour épauler le tandem francilien dans sa démarche rétro-futuriste, un impressionnant casting de stars, lui aussi éclectique, a fait le déplacement : du pape de l'italo-disco Giorgio Moroder (dont la B.O. du film Midnight Express est entrée dans la légende) à Nile Rodgers (cerveau guitariste du groupe Chic) en passant par Paul Williams (Monsieur Phantom of the Paradise en personne !), Pharrell Williams, Todd Edwards, DJ Falcon, Gonzales, Panda Bear d'Animal Collective et Julian Casablancas des Strokes, difficile de rivaliser. Au final, Random Access Memories ne lorgne pas uniquement dans le rétroviseur car le travail des deux musiciens français les plus populaires à l'étranger est bel et bien ancré dans son temps. Entre disco-futuriste et pop ovni, le résultat est impressionnant.

ÉCOUTES

1 - Eric Clapton & Friends; The Breeze - An Appreciation Of JJ Cale (Eric Clapton)

Si le nom d’Eric Clapton orne le haut de cette pochette, c’est bien le visage de J.J. Cale qui en occupe toute la surface. Cet Eric Clapton & Friends: The Breeze, An Appreciation Of J.J. Cale ne cache donc pas son jeu et God rend ici hommage à l’une de ses idoles, J.J. Cale… Cale était un style à lui seul. Une sensation. Douceur, tranquillité, pas d’affolement lorsqu’il s’agit d’évoquer la musique de ce songwriter originaire d’Oklahoma City qui joua tout d’abord avec Leon Russell puis Delaney & Bonnie, avant de composer, en 1965, After Midnight qui n'attira l'attention que lorsqu’il fut repris, en 1970, par un certain… Eric Clapton ! Celui-ci chantera d’ailleurs d’autres perles de J.J. Cale, commeCocaine… En 1972, Cale enregistre enfin son premier album, Naturally, point de départ d’une discographie à cheval sur la country, le blues, le rock et la soul, un univers laid back, décontracté… Eric Clapton & Friends: The Breeze, An Appreciation Of J.J. Cale fête donc le premier anniversaire de la disparition de ce bluesman à part, emporté par une crise cardiaque à 74 ans. Les seize reprises des compositions de J.J. Cale sont signées par un impressionnant casting incluant notamment Tom Petty, Willie Nelson, Mark Knopfler, John Mayer, Derek Trucks, Albert Lee, David Lindley, Christine Lakeland, Greg Leisz, Jim Keltner et bien entendu Clapton. Un bel hommage.

2 - Angus & Julia Stone (Angus & Julia Stone)

Même avec un (gros) chèque, un producteur comme Rick Rubin ne se déplace généralement pas comme ça… Et si le gourou barbu ayant travaillé avec Johnny Cash, les Beastie Boys, les Red Hot Chili Peppers, Adele, Slayer et quelques autres pointures est aux commandes du troisième album d’Angus et Julia Stone, ça n’est guère par hasard même si tout ceci fut à l’origine le… fruit du hasard ! Tombant sous le charme de leur musique lors d’une fête chez un ami, l’impression du co-fondateur de Def Jam est confortée après avoir vu Julia en concert solo. Il la contacte mais Julia lui rappelle alors qu’elle et son frère ne jouent plus ensemble. Rubin insiste pourtant pour rencontrer également Angus. Au point de relancer la machine de ce duo pop et folk solaire, simple mais jamais simpliste. A l’arrivée, cet album éponyme renferme textures satinées, rêveries en poussières d’étoiles et mélodies dorées. Un disque touché par la grâce comme chez certains grands anciens (Dylan ? Mazzy Star ?) et qui ne cherche jamais à faire dans le jeunisme ou dans l’ère du temps. Et dans les moments intimistes et mélancoliques (Wherever You Are), Angus et Julia Stone ont rarement été aussi bouleversants. Un grand disque. Un vrai.

3 - Shadow's Songs (Dream After Reading)

 

Bonne écoute !

L'équipe Qobuz

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